(Lavandes Biologiques prometteuses - limite entre la Drôme provençale et le Vercors - juin 2013)
Responsable achat et Responsable scientifique sont des postes qui présentent des avantages aux Laboratoire PHYTONYS. Lorsque la lavande prend toutes ses couleurs, juste avant la distillation de la fin de l’été, comme chaque année, ils vont rencontrer nos partenaires aux quatre coins du triangle d’or des Lavandes. Les paysages et les histoires y sont magnifiques. Une occasion pour nous de faire partager les couleurs et les petits savoirs qui font la différence.
C’est vrai qu’il faut « avoir l’œil » pour distinguer un champ de lavande d’un champ de lavandin sans y marcher. Mais il est vraiment facile de reconnaître un champ de plantes biologiques. Regardez : sur cette photo prise par notre responsable achat on voit très bien qu’au milieu des plants de lavande poussent d’autres plantes à fleurs. On voit également que le sol est vivant, non pas lavés par les produits de la chimie lourde. On voit également que l’air est laissé à la disposition des abeilles et autres papillons qui se régalent et assurent la pollinisation.
Mais alors comment distinguer un champ de lavande fine d’un champ de lavandin ? La réponse tient dans les couleurs et dans les formes. Les lavandes fines présentent, touffe par touffe, plant par plant, des caractéristiques différentes les unes des autres : chaque plant est unique, en raison de sa couleur, plus ou moins pâle, mais aussi en raison de la forme de ses tiges et de ses fleurs. Un champ de lavande vraie est comme tacheté en face du bleu uniforme d’un champ de lavandin. Ses couleurs vont du bleu-gris pâle au mauve flamboyant.
Le Triangle d’Or des Lavandes
Du sud de Valence au Sud d’Avignon en passant par le Nord du pays grassois, voilà comment se dessine à l’encre bleue le Triangle d’Or de la Lavande. C’est ici que la lavande sauvage est née avant d’être domestiquée par les soins de l’homme. C’est notre terrain de prédilection de juin à août.
La Récolte des lavandes sauvages
L’histoire de la lavande et des hommes commence avec les glaneurs et les glaneuses de lavande sauvage. La lavande pousse spontanément. Et l’idée de la récolter vient facilement à l’esprit tant il est vrai qu’elle embaume. Pour se développer, il lui faut de l’altitude, pas mal de soleil, un peu d’eau et des sols pierreux. En effet, si le lavandin pousse partout, la vraie lavande ne pousse que vers 400 mètres d’altitude, jamais avant. Cette plante est donc parfaitement à son aise dans ce Triangle d’Or de la lavande où, ramassée à l’état sauvage, elle a été une source de parfum naturel bien avant la chimie lourde.
Vous pouvez encore la ramasser aujourd’hui et respirer le parfum délicat de la lavande fine qu’on appelle aussi « Lavande Population » comme une population autochtone qui n’aurait jamais cessé d’occuper les meilleures places. Il faut se rappeler que toutes les lavandes qu’on voit dans les champs en été sont les filles de ces délicates petites « Lavandes Population. »
La Récolte d’aujourd’hui
La récolte est aujourd’hui mécanique. Mais le lien avec la nature reste en agriculture toujours très fort : le soleil et la pluie sont des éléments déterminants. Selon les années, la floraison est retardée par le manque de soleil ou le manque de pluie. La cueillette en elle-même est dépendante du degré d’hygrométrie (quantité d’humidité dans l’air). Une longue période sans pluie pourra avancer la récolte de plusieurs jours et un orage la retarder d’autant.
Les lavandiculteurs la récoltent de préférence avant l’ouverture des fleurs, pour préserver la teneur aromatique à son maximum. La floraison des brins de lavande s’échelonne de mai à fin juillet. Les fortes chaleurs favorisent la montée de l’essence dans les organes sécréteurs. Afin d’optimiser la qualité, mieux vaut laisser sécher les lavandes pendant un ou deux jours avant distillation. C’est la méthode reine pour notre Directeur Scientifique ! Une méthode traditionnelle qui parsème les champs un peu dénudés de grandes bottes dont on sent les arômes même la nuit.
Pour obtenir 1kg d’huile essentielle, environ 100kg de sommités fleuries seront nécessaires.
Une richesse menacée
Ici, nous sommes à 1000m d’altitude et les longues rangées de lavandes offrent sur plusieurs hectares leurs tiges bleuté clair, bleuté plus foncé, voire gris bleu. Ici, dans le calme absolu, notre agriculteur partenaire nous explique encore que « La lavande aime le caillou qui va agir comme un tampon qui apporte la fraîcheur au pied quand il fait trop chaud ; elle meurt dans une terre trop riche ! »
Si la lavande est frugale, elle reste exigeante quant aux conditions climatiques : « Depuis trois ans environ, les étés sont complètement secs, plus d’orages, les nuages se forment mais rien ne tombe » sans eau, c’est le dépérissement assuré.
Mais un autre facteur de dépérissement touche presque toutes les autres terres. Il a pour origine plusieurs insectes : la cicadelle, petit insecte qui pique les plantes pour s’alimenter et la chrysomèle qui est un beau mais redoutable coléoptère aux élytres métalliques ; ses cibles sont la lavande, le thym, le romarin, etc. il y broute le feuillage et les fleurs. « Un moucheron également qui pique le rameau et les œufs se développent ; la plante va alors redémarrer sur les côtés, cette faculté est propre à la lavande, le lavandin en meurt. »
Notre Directeur scientifique connaît ces problèmes qui font reculer la production de lavande vraie et la rendent chaque année de plus en plus précieuse.
Heureusement, il existe encore des terres, certes un peu reculées, qui semblent épargnées par ces insectes. Heureusement, certains de nos partenaires cultivent d’autres plantes aromatiques dans des champs hier dédiés à la seule lavande.